Prix FEMS | Peinture | 2015Couleurs et Natures

Barbara Gwerder

A travers son projet pictural AlpenSteich, Barbara Gwerder s’est confrontée aux paysages sauvages, difficiles d’accès, parfois hostiles, et toujours somptueux des Alpes glaronnaises. Installée au coeur de la montagne, elle a peint sur grand format, avec folie et détermination, la nature à son point de rupture entre réalité et abstraction. Véritables illustrations de la symbiose d’une peintre avec son sujet, les AlpenSteich de Barbara Gwerder sont pures Couleurs et Natures.

Barbara Gwerder

Née en 1967 dans la Canton de Schwyz où elle a grandi, ayant fait ses études à Lucerne et poursuivi sa formation artistique à la Hochschule für Kunst de Berlin, cette artiste attachante et profondément authentique vit et travaille aujourd’hui à Herlisberg (LU).

Prix et Distinctions

  • 2015 : Preis FEMS Lausanne, Jahresstipendium Fondation Edouard & Maurice Sandoz
  • 2013 : Preis Malerei Casacanditella Chieti, Italien
  • 2013 : Preis Publikumspreis « Herbstsalon », Kornschütte, visarte Luzern
  • 1995 : Preis des Kunst am Bau Wettbewerbs « Eine Insula für Dich » realisiert an der Sonderschule Hohenrain

Expositions en préparation

  • 2016 : Einzelausstellung « AlpStreich », Lausanne
  • 2016 : Einzelausstellung « AlpStreich », Muotathal, Schwyz

Expositions

  • 2015 : Gruppenausstellung Kunst Schwyz ZEIGTKUNST, Brunnen
  • 2015 : Gruppenausstellung sunset open art, Sempach
  • 2015 : Gruppenausstellung « GrenzWert », Museum Schneggli, Reinach
  • 2015 : Einzelausstellung Galerie Artefix, Sempach
  • 2014 : Gruppenausstellung « Winterzeit », Galerie Kunst&Kleider, Schwyz
  • 2014 : Gruppenausstellung Kunst Schwyz ZEIGTKUNST, Brunnen
  • 2014 : Einzelausstellung « LandStreichen », Galerie Kunst&Kleider, Schwyz
  • 2014 : Gruppenausstellung sunset open art, Sempach
  • 2014 : Gruppenausstellung Solothurn, Kunstsupermarkt
  • 2013 : Einzelausstellung Galerie del Mese Fischer, Meisterschwanden
  • 2013 : Bilderankauf Luzerner Kantonalbank, Luzern
  • 2013 : « Herbstsalon », Kornschütte Luzern, Visarte Zentralschweiz
  • 2013 : Zwei Personenausstellung Luzerner Kantonalbank, Luzern Kuratiert von Christine Dekker, Kunstkommission LUKB und Martina Kral, Kuratorin Rosengart Museum Luzern
  • 2013 : Einzelausstellung Galerie Kiosk Tabak ltd. Expositions, Zürich
  • 2013 : Gruppenausstellung Kunstforum International, Meisterschwanden
  • 2012 : Gruppenausstellung Casacanditella Chieti, Italien
  • 2012 : Gruppenausstellung SeitenSprung, KunstWerken, Weggis
  • 2012 : Gruppenausstellung Swiss Artist Contest, Kunstforum, Meisterschwanden
  • 2012 : HD-Videoperformance « Seelenwild », 2.30 Min. mit Stereo Tonspur
  • 2011 : Einzelausstellung « Nabel der Welt », Rosengarten, Herlisberg
  • 2011 : Realisierung des Innenarchitektonischen Eingriffs im Hotel Schneggen in Reinach AG

Dossier de presse

« AlpStreich » (en allemand).

AlpStreich

Extension « AlpStreich »

« AlpStreich » est le titre d’un travail de peinture que j’ai commencé il y a un an et que je souhaite élargir et approfondir. Ces tableaux ont été peints dans l’univers de montagnes à la fois imposant et abrupt du Muotathal (Schwyz) et de la région de Ruosalp (Uri). Le fait de peindre directement sur place, sous le ciel clair, durant des semaines et des mois, a été pour moi une expérience nouvelle.

Je suis immergée dans l’histoire culturelle de la Suisse centrale: les dimensions de la tradition et des coutumes, des changements et de l’usure du temps, comme l’ambivalence des réflexions et des sentiments liés à ces notions et à ces idées, façonnent mon travail. L’observation et la perception des paysages à la fois ancestraux et archaïques ont libéré en moi des émotions qui sont aussi en relation avec mon identité. L’énergie ainsi libérée m’a permis d’exprimer directement, fortement, avec des couleurs exprimées sans esquisses préparatoires, mes univers les plus personnels sur les supports d’image.

Le désir de me rapprocher de ce paysage sauvage, difficile d’accès, plutôt hostile, se développe en moi et exige de ma part la poursuite de mon travail dans les montagnes.

Quelques tableaux de la série « AlpStreich », au format 137 x 82cm, ont été déjà accessibles à un public intéressé dans une exposition présentée en 2014 à Schwyz. Les réactions ont été pour moi une forte source d’inspiration, qui a renforcé mon intention de poursuivre ce travail.

Pour l’artiste peintre que je suis, il y a beaucoup de potentiel d’intervention dans ce vaste massif montagneux. J’éprouve une puissant élan intérieur qui me pousse à étendre l’ampleur du chantier « AlpStreich » et à en poursuivre le développement. Je veux partir à la découverte de nouvelles dimensions inconnues jusqu’ici, je souhaite franchir des frontières pour accéder à de nouvelles visions et échapper ainsi aux modèles que je connaissais jusqu’ici.

Les tableaux seront-ils caractérisés par des surfaces de couleurs saturées, denses et expressives, ou présenteront-ils au contraire des paysages balayés et vides, qui tendraient à s’éteindre dans un environnement nébuleux ? La réponse à cette question reste pour moi, à ce stade, secondaire. L’important, c’est d’être sur place, de plonger au cœur d’un monde nouveau, d’entrer en relation avec lui, d’agir avec ouverture d’esprit et curiosité. Il s’agira alors d’exploiter l’énergie captée par cette démarche, de la transposer et d’entrer ainsi dans un paysage nouveau.

La dimension des tableaux sera pour moi un sujet d’importance. Leur format devra s’agrandir. A cet égard se posent ces questions: quelle sera la dimension la plus grande de mon support d’image, pour que je puisse toujours peindre sur place ? Où pourrai-je installer ma place de travail, et comment pourrai-je l’équiper, en pleine nature, de manière à pouvoir travailler par gros temps et vent fort ? Comment ferai-je pour acheminer les supports d’image sur place, à la montagne ? Et comment pourrai-je supporter cette installation publique ?

Avec ces questions sans réponses à ce stade, et le besoin impérieux d’aller de l’avant qui m’anime, je veux me mettre en route et m’installer sur des sites de montagne avec de grands supports d’images, pour peindre avec folie et détermination.

Avec une bourse de travail d’un an, je pourrais réaliser un déplacement d’atelier dans le massif du Muotathal. Cette démarche me permettrait une vision proche, non déformée et authentique de la vie culturelle, sociale et politique de l’endroit que j’aurai choisi. D’un coup, sur place, deviendra possible la confrontation directe entre les paysages immuables d’une part, et la liberté de modifier les choses, propre à l’artiste, d’autre part.

La concentration sur le sujet durant une assez longue période permettra d’intensifier mon travail et de faire apparaître beaucoup de nouvelles zones de friction. Pour me permettre de réaliser une plus grande profondeur et un développement de ma peinture, je me permets de vous soumettre mon dossier pour solliciter l’octroi de la bourse FEMS. Ce serait pour moi une immense joie de pouvoir me mettre en marche vers le Muotathal pour y défier ce remarquable univers de montagne.

Les frontières entre abstraction et réalité s’estompent. Des compositions issues de la réflexion remplacent des instantanés réalistes.

Ce sont toujours des lignes. Des lignes reliées entre elles, des lignes qui constituent des frontières, des lignes sources de tension dans le tableau. Ce sont les lignes qui permettent de deviner l’invisible et révèlent des univers mis en scène. Elles forment des frontières et font apparaître en même temps de nouveaux espaces, ainsi s’ouvrent de nouveaux points de vue. Les frontières entre abstraction et réalité s’estompent. Ce processus réunit le passé, le présent et même, peut-être, une part de l’avenir. Une mesure de ce qui est vu.

Mes travaux artistiques sont une affaire personnelle. Chaque travail offre l’opportunité d’une nouvelle découverte. C’est ma motivation. Ne pas connaître exactement les choses me pousse à chercher plus avant, à trouver plus loin. A mon avis, de petites variations apportent les réponses attendues.

Beaucoup de tableaux font l’effet de paysages vides, dans lesquels nous sommes aspirés. Les profondeurs et perspectives de l’espace paysager sont coupées par des lignes qui offrent de nouvelles vues. Nous commençons à nous souvenir, à compléter, à nous mettre en mouvement dans le paysage. Les nouvelles compositions jouent le rôle de petits univers mis en scène, qui entrent dans l’image par un zoom différent.

Note du traducteur : Streich signifie le bon coup, la farce. Ainsi, le mot composé « AlpStreich » pourrait aussi se traduire par « La farce des Alpes », « Le bon coup dans les Alpes ».