Comme s’il avait pris à contre-pied l’injonction au monumental du thème proposé par le jury du prix, Ignazio Bettua a mis au centre de son projet de petits Uccellini en céramique…

Julien Bouissoux nous raconte l’histoire de Janvier, un employé de bureau mis face à un constat sans appel: «[…] ce qui n’était à l’origine qu’une hypothèse improbable a fini par s’imposer comme une évidence: ils l’avaient tout simplement oublié.»…

Dans les Tableaux longs de Stéphane Belzère, tout évoque le paysage : le format, les lignes, les couleurs. Et en même temps, que voyons vraiment? Terre, air, mer? Au milieu des lignes, des courbes et des couleurs, on sent parfois affleurer les paysages emblématiques de Hodler…

Composé de plus de 1600 éléments suspendus dans les airs, le Bing Bang d’Etienne Krähenbühl prend la forme d’une immense sphère sonore et cinétique. À chaque coup de vent ou frôlement de main, la sphère s’anime de mouvements erratiques provoquant, selon la force, vacarme ou carillon…

Filippo Zanghi s’est présenté au prix FEMS avec l’envie d’explorer son histoire familiale et ses souvenirs, de parler de son père à 19 ans et du père de son père au même âge, de redécouvrir la Sicile, et surtout d’écrire…

S’en aller, partir, s’éloigner, s’enfuir, s’échapper, disparaître, fausser compagnie, s’éclipser, prendre la fuite, gagner le large, sortir, évacuer, émigrer, décamper, déménager, filer, déserter… et tant d’autres encore pour dire une envie impérieuse de partir, de se (re)mettre en mouvement. Mais pour aller où?…

Au cœur de la pièce de Xavier Dayer se trouve le Faust de Fernando Pessoa. Le compositeur a puisé dans cette tragédie subjective, inachevée et lacunaire, la matière première et poétique de son œuvre musicale; de cette œuvre fragmentaire, Xavier Dayer a extrait sept fragments du monologue intime du protagoniste face à son destin tragique afin de constituer la trame de sa pièce musicale, exauçant ainsi le souhait de Faust lancé à la nuit: «Que je devienne parcelle…»

Le recueil d’Anne-Lou Steininger s’ouvre sur Les jours qu’il me reste à vivre et sur une ruse intimement et presque originellement liée au récit. A l’instar de Shéhérazade, le protagoniste de son conte inaugural prétend en effet avoir trouvé le moyen de retarder l’échéance de sa mort en racontant chaque jour une nouvelle histoire à son ange…